Durant des années j'ai bâti patiemment un rêve, celui d'un gamin qui désire réaliser le tour du monde à vélo. Le 7 mai 2012 je pose mes roues sur le sol canadien, il est temps de le vivre car les rêves sont faits pour être vécus avec les yeux grands ouverts. C'est le début d'une longue et belle chevauchée autour du monde en plusieurs escales.

De l'Océan Arctique, traversant les montagnes Rocheuses, passant les déserts mexicains, franchissant les jungles de l'Amérique Centrale, le cap toujours plus au Sud vers le Cap Horn je remplis toujours plus mes sacoches de souvenirs à chaque fois que je traverse un pays. Cette soif d'aventure m'amène à découvrir des paysages, des cultures, des peuples incroyables,mais ce voyage à travers les continents ne pourrait être extraordinaire sans une grande aventure humaine:
Une aventure humaine qui s'appelle :
PLAN INTERNATIONAL.

La fondation PLAN INTERNATIONAL est une ONG mondiale qui lutte pour construire et apporter un meilleur futur à des enfants dans des pays en développement. Pour moi aider un enfant aujourd'hui c'est changer son futur. Car eux sont l'avenir et donner du rêve à un enfant ne coûte rien mais son sourire n'a pas de prix.
Je me suis dit si j'ai la chance de vivre mon rêve pourquoi pas soutenir cette cause. Mon soutien reste simple, il consiste à promouvoir les actions de PLAN INTERNATIONAL sur le terrain par le biais des médias et de collecter des dons via la vente de mes autocollants dont je reverse tous les bénéfices afin de réaliser des actions auprès des communautés de PLAN INTERNATIONAL.

Cette aventure autour du globe porte le nom de la Petite Rose des Vents et via ce blog je vous invite à en vivre son histoire.

samedi 22 novembre 2014

Suriname 14919 km



Je viens de quitter le Guyana; une autre guyane se profile sous mes roues le Suriname. Ancienne colonie hollandaise le pays est indépendant depuis 1975. Il aura sans cesse passé entre les mains des anglais et hollandais durant plusieurs siècles et aujourd'hui les traces de ce passé encore récent sont présentes partout dans le pays.


Sur un ferry je traverse le large fleuve Correntyme qui délimite la frontière entre le Guyana et le Suriname.

Paramaribo, la capitale du pays, 256 kilomètres que je vais parcourrir en  moins de deux jours; ce sont ces fameux "Eating day" comme je les nomme (des journées à dévorer du kilomètre) Pourquoi si rapide?? tout simplement car je suis en retard et je n'ai aucun intérêt à m'éterniser...

sur ces longues lignes droites dont le vent défavorable essaie sans cesse de me repousser vers le Guyana.
Il n'y a pas eu d'inondation, ici le tracteur nettoie simplement la rizière.


Toute la province du Nickerie produit le riz pour le pays

Le Suriname est si plat que la moindre inclinaison est signalée!!!!


Des longues étapes sous un tel climat forcément cela laisse des traces sur l'organisme. Mais sur le bord de la route on trouve.....

un peu de fraicheur!!! je ne parle pas de la fameuse bière Parbo mais de l'ombre du bar. 
Oh les bonnes mangues!!!. Du pur concentré de vitamines; mon corps en réclame de plus en plus car depuis quelques temps mon alimentation n'est pas terrible et je commence à être carencé en oligo éléments et minéraux.

A présent, chaque fleuve ou rivière du Suriname a un pont, la plupart du temps construit et financé par les chinois!!! Tiens les chinois et pourquoi les chinois?? selon le montant des travaux effectués ils peuvent envoyer plusieurs centaines de familles s'intallées ici. Une colonisation silencieuse du pays, une porte d'entrée pour coloniser le continent Sud Américain.  
Je vis avec le soleil, ma journée commence avec son lever....


et s'achève avec son coucher 

Entre les deux une longue et belle journée à traverser de jolis petits villages à l'architecture très atypique.

Lors de la traversée de ces villages j'ai vraiment la sensation d'être en Hollande.
Etrange de trouver ces panneaux en Amérique du Sud!!!!!
Un petit creux sur la route, je m'arrête dans un petit resto indien pour savourer un roti.

et je ferai deux belles rencontres. Mes voyages autour du monde ce n'est pas que voir les plus beaux paysages c'est aussi rencontrer les peuples qui y vivent.

Les dollar  du Suriname.

Pas très esthétique, peu importe le plus important c'est l'efficacité.

Le marché aux couleurs de Paramaribo.

dont la particularité est la vente en portion déja établies.


La partie ancienne de la ville ressemble à des quartiers d'une ville hollandaise.



Le fort Zeelandia premier lieu d'implantation de la colonie hollandaise au Suriname.




L'ensemble des bâtiments a été préservé
Un pont impressionnant enjambe ....

le fleuve Suriname vue unique sur la ville.

Dernière ligne droite vers Albina,

où m'attend une pirogue pour traverser le fleuve Maroni.


De l'autre côté du fleuve : Saint Laurent du Maroni, j'éprouve une sensation bizarre dans quelques minutes je vais poser mes roues en France.


Cela fait huit mois que j'ai quitté Haiti après avoir parcouru dix pays, la fin de ce troisième voyage est proche. Il me reste un onzième pays à traverser mais est ce que je peux parler de pays en parlant de la Guyane Française; je me pose la question de savoir si je vais me sentir à l'étranger ou en France.

jeudi 20 novembre 2014

Guyana 14 134 km

Le Guyana !!! mais ce n'est pas un pays africain?? eh non, même si c'est un pays très méconnu je n'ai pas changé de continent et c'est bien un pays de l'Amérique du Sud, sa particularité étant d'être l'unique pays anglophone de cette partie du monde puisque jadis il fût une colonie de l'empire anglais et il a d'ailleurs gardé cet héritage. Alors allons découvrir ce pays inconnu.


Seul pays de l'Amérique du Sud a parlé l'anglais, où les douaniers ont gardé la froideur de leurs colons anglais!!! 

Conduisez prudement 30 kmh, bon c'est sûr je ne risque pas d'être en excés, par contre ici c'est conduite à gauche. Eh oui
MADE IN ENGLAND !!!
Il faut prendre l'habitude de prendre les rond-points à l'envers!!!
Ma première nuit guyanaise je la passe dans le jardin de Cecil

avec qui je vais découvrir quelques facettes de ce pays méconnu.
Le lendemain, je quitte Lethem pour rejoindre la capitale à quelques 575 kilomètres là.

C'est en grande partie de la piste au milieu de la savane dans un premier temps puis dans la jungle par la suite.


Encore une oeuvre des termites!!!!


Le ravitaillement des villages reculés s'effectue par les vieux camions de l'armée anglaise, le kéroséne cotoîe les fruits et les légumes!!!!

Un long ruban rouge serpente 
à travers la savane qui ne peut retenir le fort vent latéral d'Est.

Une piste de tôle ondulée, un vent de face terrible et de fortes températures

 m'usent tout doucement.

J'arrive à Ranch Point,un ranch tenu par des amérindiens 
où je passerai la nuit avec eux.

De temps à autre un panneau vous rappelle où vous devez conduire.
A gauche évidemment.

Sur la piste l'unique fruit que je trouve le djamoun un fruit amer mais plein de vitamines, j'en ai besoin.

Après les deux premières journées passées dans la savane la piste s'enfonce dans la jungle.

et c'est parti  pour une belle aventure!!!

A la différence de son voisin brésilien, la végétation et les géants amazoniens sont très proches de la route.
ce qui rend la forêt encore plus impressionnante et plus belle.
Un tel environnement, chaleur et fort taux d'humidité m'amène à boire beaucoup d'eau, 8 à 10 litres par jour!!! mais le problème avec la contamination des rivières voila ce que je dois transporter en eau pour traverser la jungle, j'ai juste oublié une bouteille de 2 litres!!! en tout il y a 15 litres !!

Les fourmis, elles aussi tracent leur route au sein de la forêt.
La traversée de la rivière Essequibo se fait uniquement
via ce petit bac.


Regardez bien la branche au centre. La nature trouve toujours son chemin!!!


La piste est très changeante parfois de la boue...
parfois du sable qu'est ce que je préfère???? ni l'une ni l'autre.
La saison des pluies n'a pas encore commencé mais il faut slalomer entre les flaques qui ressemblent parfois à des petits lacs!!!
Volia ce que cela donne après une longue journée sur les pistes du Guyana, un peu de poussière,un peu de boue et beaucoup de sueur....

enfin lorsque je dis "un peu" et que j'enfile mes "chaussettes blanches" il y a un petit constraste!!!!!

Un voyage à vélo ce n'est pas que pédaler, il y a l'après vélo qui parfois n'est pas de tout repos surtout lorsque l'on campe dans la jungle. Il faut jouer de la machette pour se dégager un espace pour la tente et tracer un chemin d'accès à la rivière.

Une fois la tente montée on peut commencer à se cuisiner un petit plat et se reposer. Je suis en route depuis plus de 12H!!! 




Prenons un peu de hauteur.
Mais qu'est ce donc ??? une plaie purulente au milieu de la jungle, malheureusement ce n'est pas la seule!!!! Ce sont des mines d'or à ciel ouvert. Ici l'homme détourne des cours d'eau puis les nettoie pour trouver l'or!!!! le pire c'est l'emploi du mercure qui empoissonne la nature et les hommes, contamine les puits etc
un désastre écologique !!!

Quelques villages sont parsemés sur la piste, c'est une différence par rapport à ma longue traversée brésilienne car il y a des petits magasins pour acheter des provisions sauf que c'est impossible pour moi?? pourquoi?? suite à un problème bancaire je n'ai que 20 dollar en poche pour traverser le Guyana!!!
Il y a plusieurs types de piste mais je crois que le pire c'est le sable, ce sable fin qui se dérobe sous les pneus et qui rend parfois le vélo incontrôlable!!

Ce soir j'ai un toit et j'emploie ma tente comme moustiquaire contre tous les "charmants insectes de la jungle qui ne pensent qu'à une chose: vous piquer!!!

Santa Elena/ Linden quasiment 700 kilomètres de piste entre la savane et la jungle; fatigué, je suis content de retrouver l'asphalte qui rend ma progression plus facile.
Parfois on demande simplement son chemin, finalement on se retrouve à discuter durant une après midi avec cette belle famille guyanaise Adrian et Avonhelle.
Une piste sablonneuse, au bout de cette piste
Je rencontre Joe qui m'hébergera pour la nuit et organisera tout mon séjour sur Georgetown. Une belle rencontre que j'emporte dans mes sacoches.

Je logerai dans cette petite maison où
je me cuisinerai une succulente soupe de potiron!!!
Jamais sans ma Robens, je l'utilise comme moustiquaire contre ceux qui veulent me faire la peau.
Couverte de boue un petit nettoyage s'impose, la Petite Rose des Vents en avait besoin.


En route vers Georgetown, le ciel se noircit, une pluie tropicale s'abat sur la route, je ne vois plus mes pneus, je trouve refuge à la station service.


Je longe la Demarara River jusqu'à Georgetown,

une rivière autoroute qu'empruntent les bateaux chargés de bauxite, un gisement qu'exploitent les chinois, les nouveaux colons!!!!

Enfin chez moi!!!!

J'arrive à Georgetown la capitale du Guyana, jadis la ville était baptisée : le jardin des caraibes; aujourd'hui la ville a perdu de sa splendeur mais il reste tout de même de jolis bâtiments de bois.

La caserne des pompiers.!!! au moins si cela devait brûler il n'y aurait pas beaucoup de tuyau à dérouler!!!

L'hôtel de ville.

La cathédrale George V.
Voila la définition de terrasser au deux sens du terme!!!
Le marché principal de la ville.


Enfin des fruits et légumes, cela me manquait....

sur l'immense marché je vais trouver mon bonheur.

A chaque entrée d'école: le réglement interne est inscrit, un héritage du colonialisme anglais.


Soirée de départ dans un resto avec Joe, Christine, Jessica et son copain, ma famille d'accueil à Georgetown.
De belles maisons cotoient 

des maisons dignes d'un décor de cinéma d'épouvante.




Quelques jours de repos et il faut reprendre la route en direction du Suriname
Une longue route que balaie un fort vent d'Est de ce fait vent de face jusqu'au bout.
La route est bordée d'une succession de petits villages dont les origines diffèrent : des indiens, indonésiens, créoles etc ...c'est le patchwork de la sociète guyanaise.
 
Mis à part d'immenses rizières ou champs de cannes à sucre, je ne verrai jamais l'océan.
Comment expliquez-vous la présence cet l'arbre ici?
Option 1: il rentre de la pépinière avec l'arbre et se fait emboutir par une autre voiture !!
Option 2 : l'arbre a poussé très rapidement après l'accident!!!
Option 3 : le tronc est ultra résitant à l'impact et la voiture se plie sur lui!!!

L'Océan Atlantique, enfin!!! la transocéanica s'achève ici après plus de 5500 kilomètres à travers la jungle et la savane. Je n'avais pas trouvé de plage plus proche pour aller me baigner!!!
Coverriton, j'arrive à l'embarcadère du ferry .

de l'autre côté de la rivière Corentyne le Suriname m'attend.
Ici aussi ébola fait peur, mais moi je crains plus la dengue et le chikungunya!!!
J'aurais souhaité consacrer un peu plus de temps à ce magnifique pays, malheureusement le compte à rebours du retour a commencé et la saison des pluies, en avance, m'obligent à avancer rapidement. J'espère que ces quelques photos vous auront permis d'en savoir un peu plus sur Guyana. A présent, de l'autre côté du fleuve, une autre guyane m'attend le Suriname.